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Alimentation animale européenne : très légère contraction en 2021

Avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, l’alimentation pour les volailles a perdu sa place de première production au profit des aliments pour porcs. © Y. BOLOH

La Fefac, l’association européenne des fabricants d’aliments pour animaux, prévoit en 2021 une légère contraction des tonnages d’aliments pour animaux dans l’UE à 27 (- 0,16 %), juste en dessous des 150 Mt. L’année 2022 devrait s’inscrire dans la même tendance.

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Le marché européen de l’alimentation des animaux a été affecté cette année, d’une part par les maladies animales, notamment la fièvre porcine africaine (FPA), d’autre part par les marchés erratiques des grains en hausse quasi constante. La Fefac, qui a publié son bilan annuel jeudi 28 octobre, anticipe donc une légère baisse des tonnages produits dans les 27 pays de l’UE à 149,9 Mt, en baisse toutefois contenue à 0,16 % par rapport à 2020.

Principale baisse en aliments porcs

La principale baisse reste celle des aliments pour porcs, en raison de la situation critique du marché européen de cette viande ( 1,3 %). Les pays les plus affectés sont l’Allemagne, l’Autriche, le Portugal, la Finlande et la Hongrie. Dans le même temps, certains pays décapitalisent leurs troupeaux, comme les Pays-Bas et la Belgique, en raison de contraintes environnementales.

De son côté, le segment avicole devrait se reprendre à + 0,8 % grâce au retour aux marchés de la restauration hors foyer, et cela malgré le nouvel épisode de l’influenza aviaire (IA) de l’hiver 2020-2021. Les destinations touristiques comme l’Espagne et le Portugal ont notamment profité de la fin des confinements. Le fait que le Royaume-Uni ait quitté l’UE explique que l’alimentation des volailles laisse la place de leader à l’alimentation des porcs.

Des fabricants plus attractifs

L’alimentation des ruminants devrait augmenter légèrement cette année à + 0,1 % avec trois pays qui progressent de 3 à 5 % : l’Italie, la Pologne et la Roumanie. Les autres pays de l’UE sont plutôt stables dans ce secteur ou en légère régression, car la disponibilité du fourrage a été bonne et réduit donc le recours des éleveurs aux aliments achetés.

Sinon, globalement, la situation des marchés des matières premières incite les éleveurs à recourir davantage aux fabricants d’aliments, plus attractifs économiquement. Et avec les difficultés logistiques d’approvisionnement et l’explosion de la prime sur le soja non OGM, les opérateurs se rabattent sur des sojas « durables » selon la charte Fefac.

2022 sous tensions

Les membres de la Fefac s’attendent à la poursuite de différentes tendances qui pèseront sur la nutrition animale en 2022 : la réduction des opportunités d’export de viande porcine (reprise de la production en Chine), la poursuite de la situation tendue des marchés des matières premières jusqu’à, au moins, la moitié de la campagne, la poursuite de la diffusion de zoonoses (FPA et AI), la suite de la pandémie de Covid avec des mesures de confinements et les pressions environnementales, notamment la demande de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Yanne Boloh

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